Le mois dernier nous évoquions les grandes souffrances traversées par tant de jeunes et l’exhortation du pape à chercher en Christ la seule espérance qui tienne. Nous citions les propos de Benoît XVI parlant de « la fuite aliénante vers des comportements à risque et violents, vers la dépendance de la drogue et de l’alcool, et vers tant d’autres formes de déséquilibres. »
Aujourd’hui des nombreux jeunes sont esclaves d’addictions dangereuses. Pas une école, pas une famille, pas un groupe de jeunes qui ne soit touché par l’une d’elles. Et elles sont nombreuses. Il y a les plus classiques : télévision à haute dose, tabac, alcool, drogues en tous genres, jeux (de hasard et d’argent, jeux de rôle), dépendance à la nourriture (boulimie, anorexie), pratiques sexuelles licencieuses (masturbation, infidélités conjugales, recours à des prostituées, prostitution de son corps, etc). Mais il y en a des nouvelles : addictions à internet (passer des heures par jour sur Facebook est un esclavage), dépendance à la pornographie, consommation addictive (achats compulsifs), addiction des jeux vidéos (sur console ou en ligne), la musique (certains rythmes et fréquences, avec un haut niveau de décibels). Il y en a aussi des plus méconnues : addiction au sport (le jogging quotidien peut être une drogue), séduction addictive (corporelle ou vestimentaire avec achat de vêtements aguichants).
On peut penser qu’il n’y a jamais eu autant d’esclavages qu’en ce début de XXIème siècle ! De nombreux jeunes sont concernés, parfois très jeunes. Comment pourront-ils se construire s’ils sont ainsi déjà gravement esclaves à l’heure de leur structuration fondamentale ?
Durant les JMJ de Sydney, en 2008, Benoît XVI avait pointé les addictions « comme un poison qui menace de corroder ce qui est bon » et « de nous détourner du but pour lequel nous avons été créés ». « Les exemples ne manquent pas », avait-il ajouté, nommant « l’abus d’alcool et de drogue, l’exaltation de la violence et la dégradation de la sexualité, qui sont souvent présentés par la télévision et par internet comme un divertissement. »
Et, pour le pape, la cause principale de ce grave phénomène est « le fait que la liberté et la tolérance sont très souvent séparées de la vérité. (…) En réalité, les expériences, sans tenir compte de ce qui est bon et vrai, peuvent conduire non pas à une liberté authentique, mais au contraire, à une confusion morale ou intellectuelle, à un affaiblissement des principes, à la perte de la propre estime, et même au désespoir. »
Nous devons nous mobiliser pour la libération de ces esclaves nouveaux, pris au piège de l’illusion de la liberté. Car ces esclavages blessent et tuent des vies. Si nous restons inactifs, les générations suivantes nous feront le procès de crimes contre l’humanité. Ou, au contraire, elles commémoreront l’abolition des esclavages modernes au XXIème siècle.
Le Christ est venu annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres et apporter aux opprimés la libération (Lc 4, 18). Dans une grande espérance, nous le supplions de continuer au milieu de nous cette œuvre de salut. Et, en urgence, l’Eglise catholique doit chercher comment agir pratiquement pour cette libération, comme elle a œuvré au cours des siècles pour la libération des esclaves, la guérison des malades atteints de maux corporels et psychiques, et le salut des pécheurs.
Dans cet esprit, avec des proches, nous venons de lancé une nouvelle équipe pour accompagner les jeunes marqués par une dépendance. Elle attend les témoignages des personnes qui ont été libérées d’une addiction. Ecrivez-moi à versunevienouvelle@gmail.com La confidentialité est assurée.
Saints Jean de Matha et Félix de Valois, (fondateurs de l'ordre des Pères Trinitaires au XIIème s. pour la libération des esclaves), priez pour nous !
(article paru dans Il est vivant n° 288 de décembre 2011)
